Karaté Uechi-Ryu

Histoire

Les origines du Karate Uechi-Ryu sont liées à une histoire personnelle et au refus d’un homme.

Nous sommes en 1897 et le jeune Kanbun Uechi (上地完文) décide de fuir Okinawa afin d’éviter la conscription japonaise. Accompagné d’un ami il s’embarque clandestinement pour la Chine et restera dans le Fujian jusqu’en 1910.

Pendant 13 ans, Kanbun recevra l’enseignement de Zhou Zhi Hé – Shu Shi Wa en okinawanais (周子和) auprès duquel il pratiquera une boxe issue des techniques du tigre et de la grue blanche.
L’enseignement était très stricte et reposait sur l’apprentissage de trois katas :

  • Sanchin (三戦)
  • Seisan (十三)
  • Sanseiryu (三十六)

En 1904 Kanbun fut nommé professeur de cet art martial dénommé pankwainoon (半硬軟) en dialecte local (mi-souple mi-solide) et ouvre une salle d’entrainement. En 1909, à la suite d’un fait divers dramatique au cours duquel un de ses élèves aurait été mêlé; Kanbun cessa d’enseigner et décida de rentrer à Okinawa.

De retour sur ses terres, il reprit le sens de sa vie en fondant une famille, travaillant à la ferme familiale.

En 1924, Kanbun émigra sur l’archipel principal à Wakayama pour des raisons économiques.
Là, il rencontra Ryuyu Tomoyose qui réussit à le convaincre de devenir son disciple puis d’enseigner à d’autres personnes (principalement des Okinawanais dans un premier temps).

Monument rendant hommage à Kanbun Uechi

L’efficacité de l’art de Uechi se propagea rapidement et en 1932 s’ouvra la première salle de Karate Pankwainoon.

Kanbun commença à enseigner son art à son fils Kanei lorsque celui-ci avait 16 ans; dix ans plus tard Kanei fut reçu comme professeur et fonda son dojo.

Afin de rendre hommage à son père Kanei rebaptisa le centre d’étude du Karate Pankwainoon par l’école Uechi de Karate (Uechi-Ryu).
Kanei modernisa aussi le style en ajoutant des exercices pédagogiques et rajouta des katas pour faciliter l’apprentissage de ses élèves.
Le Uechi-Ryu moderne compte désormais 8 katas :

  • Sanchin (三戦)
  • Kanshiwa (完子和)
  • Kanshu (完周)
  • Seichin (十戦)
  • Seisan (十三)
  • Seiryū (十六)
  • Kanchin (完戦)
  • Sanseiryū (三十六)

En 1945 Kanbun rentra à Okinawa, il s’y éteint en 1948.

Les spécificités

Le Karate de l’école Uechi se pratique avec une position haute presque naturelle, c’est donc un style qui va être très efficace pour se défendre avec une distance de combat réduite.

Le Uechi-Ryu est le seul style de Karate qui se pratique les mains ouvertes.
En garde les mains sont tendues vers l’avant dans le but de piquer, frapper, saisir, ou projeter.

Yukinobu Shimabukuro

Du fait de la distance courte de combat il sera parfois difficile d’éviter les coups de nos assaillants. Pour préparer les élèves à affronter ce type de cas nous pratiquons un travail de renforcement du corps (très progressif) afin d’endurcir les différentes parties de notre corps qui pourraient être amenées à bloquer un coup (bras, jambes, abdomen, pectoraux, …).

Le Uechi-Ryu dans le monde


En Amérique du Nord et en Amérique Latine l’organisation principale gérant le Uechi-Ryu est l’IUKF (International Uechi-Ryu Karate Federation) fondée dans les années 80 par George Mattson elle fut d’abord orientée vers l’Amérique du Nord avant de s’étendre en Amérique Latine et au delà.

Depuis 2019, George Mattson a transmis la présidence de la fédération à Darin Yee.

George Mattson Karate Uechi-Ryu
George Mattson

En Europe, le Uechi-Ryu fut introduit en France par Yukinobu Shimabukuro (élève de Toyama Sensei) à partir de 1986.
Le Karaté Uechi-Ryu se pratique généralement sous l’égide de l’Association Uechi-Ryu Europe dont le président est Didier Lorho.
Les membres de l’URKDE sont reconnus par la FFK puisqu’elle comporte trois experts fédéraux (Shimabukuro sensei, Didier Lorho & Jean Smith).

Lionel reynaud et Yukinobu Shimabukuro
Remise du diplome de Dan de Futenma par Shimabukuro sensei


Shimabukuro sensei est le représentant en Europe et en Russie du Soké Sadanao Uechi (上地完尚)-arrière petit fils de Kanbun Uechi et président l’Association Uechi-Ryu Karate-Do (上地流空手道協会) située à Futenma (Okinawa).

C’est un homme et un sensei admirable, toujours de bon conseils avec le sourire et très attentif aux autres.